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    Home » Le carburant au Burundi, un problème à plusieurs inconnus

    Le carburant au Burundi, un problème à plusieurs inconnus

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    By Burundi Facts on 10 juillet 2024 Economie
    Burundi Facts
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    Le Burundi traverse une grave crise de carburant, impactant l’économie et la vie quotidienne. Le gouvernement avance des explications variées : guerre en Ukraine, sanctions économiques, sabotages. Cet article vérifie la véracité de ces déclarations et explore les véritables causes de cette crise persistante.

    Depuis plus de deux ans, le Burundi est confronté à une pénurie de carburant qui paralyse l’activité économique. À Bujumbura, capitale économique du pays, le transport et l’approvisionnement en produits venant des autres provinces sont quasiment à l’arrêt. Les images de longues files de voitures aux stations-service, de citadins attendant désespérément un bus qui ne viendra probablement pas, ou encore de travailleurs et d’écoliers marchant en file indienne pour rentrer chez eux, ont souvent circulé sur internet.

    Ce manque de carburant a entraîné une flambée des prix des produits de première nécessité, rendant la vie presque intenable pour de nombreux ménages. Au lieu de présenter une réponse cohérente à cette crise, les déclarations des responsables gouvernementaux sont souvent contradictoires. Un ministre affirme une chose un jour, un autre dit le contraire le lendemain, tentant de faire croire que la pénurie est due à l’augmentation du nombre de véhicules depuis 2020. En réalité, ces déclarations traduisent un aveu d’impuissance face à la résolution de ce problème complexe.

    Jusqu’au 3 juin 2024, la Radio Publique Africaine, une radio émettant depuis l’exil, diffusait quotidiennement des déclarations du président Evariste Ndayishimiye, du Premier ministre Gervais Ndirakobuca et du secrétaire général du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, Réverien Ndikuriyo. Tous trois reconnaissent la pénurie de carburant au Burundi, mais adoptent des approches différentes pour aborder le problème.

    Nous vous présentons les trois déclarations faites en kirundi, traduites ici en français, que nous analyserons ensuite pour en vérifier la véracité.

    1. La guerre en Ukraine comme catalyseur

    Lors de la conférence de presse du secrétaire général du parti au pourvoir le CNDD -FDD le 24 Avril 2024 au lendemain de la réunion du comité central de ce parti, la question sur la carence de carburant ne pouvait pas manquer car elle était au centre des préoccupations des citoyens. Outre que Réverien Ndikuriyo met tout le blâme sur la guerre en Ukraine, il nargue les burundais en leur assurant que marcher serait très bénéfique pour eux.

     « Depuis la guerre en Ukraine nous avons des problèmes. Maintenant, cela pourrait être pire. On ne sait pas ce qui va se passer entre l’Iran et Israël, il se pourrait que tout le pétrole de la région soit brulé et on se serait réduit à marcher à pied ; Et Dieu a bien fait les choses, si on marche à pied, sans chaussures, la jambe n’est pas arquée. »

    Le monde entier a certes été frappé de plein fouet par la guerre entre la Russie et l’Ukraine mais elle ne peut pas expliquer la paralysie de tout un pays depuis plus de 2 ans.

    Selon un économiste burundais André Nikwigize :

    « Cette guerre a un impact évident en termes, essentiellement, de hausses des prix de carburant et de céréales. Tous les pays africains, ont pu trouver des solutions à ce problème. Sauf le Burundi. Les prix ont augmenté, certes, mais le carburant est disponible, et dans tous les pays ».

    Le Burundi n’étant pas une ile isolée, difficile alors de croire qu’il puisse à lui seul subir de plein fouet les retombées de cette guerre lointaine sans que ses voisins ne ressentent les secousses de la même manière. En effet, dans tous les pays de la sous-région, les citoyens n’ont pas connu le calvaire que vivent les burundais.

    Et pour preuve, certains burundais s’approvisionnaient en République Démocratique du Congo pour venir revendre le carburant au Burundi à prix d’or dans les localités voisines de la RDC telle que Gatumba ou la province de Cibitoke avant que les autorités congolaises ne décident d’interdire ce commerce.   Alors que le prix officiel d’un litre d’essence est fixé à 4000 francs burundais, un litre varie entre 11000 francs Burundais à 17500 selon les quartiers.

    En Tanzanie voisine, tout comme au Rwanda, aussi enclavé que le Burundi, le carburant n’a jamais tari et continue de couler à flot, seuls les prix ont été ajusté selon les variations du prix du baril sur le marché international.

    Interrogé sur la carence du carburant au Burundi seulement, alors que toute la région en est pourvue, le secrétaire général du parti CNDD -FDD n’a pas daigné répondre à nos messages ni sur WhatsApp ni sur X.

    Il faut dire que le Burundi brille aussi par l’absence de prévision. Les autres pays se constituent un stock stratégique pour parer à toute éventualité, ce qui n’est pas le cas du Burundi.

    1. Le sabotage des importateurs

    Lors de la conférence de presse du secrétaire général du CNDD-FDD, Réverien Ndikuriyo, le 24 avril 2024, au lendemain de la réunion du comité central du parti, la question de la pénurie de carburant était incontournable, étant au cœur des préoccupations des citoyens. Réverien Ndikuriyo a attribué la pénurie à la guerre en Ukraine et a même suggéré que marcher serait bénéfique pour les Burundais :

    « Depuis la guerre en Ukraine nous avons des problèmes. Maintenant, cela pourrait être pire. On ne sait pas ce qui va se passer entre l’Iran et Israël, il se pourrait que tout le pétrole de la région soit brûlé et on se serait réduit à marcher à pied ; Et Dieu a bien fait les choses, si on marche à pied, sans chaussures, le pied n’est pas déformé. »

    La guerre en Ukraine a certes eu un impact mondial, mais elle ne justifie pas la paralysie du Burundi depuis plus de deux ans. L’économiste burundais André Nikwigize souligne :

    « Cette guerre a un impact évident en termes, essentiellement, de hausses des prix de carburant et de céréales. Tous les pays africains ont pu trouver des solutions à ce problème. Sauf le Burundi. Les prix ont augmenté, certes, mais le carburant est disponible, et dans tous les pays. »

    Le Burundi n’étant pas isolé, il est difficile de croire qu’il subisse seul les effets de cette guerre. En effet, dans la sous-région, les citoyens n’ont pas connu les mêmes difficultés. Des Burundais se sont même approvisionnés en carburant en République Démocratique du Congo pour le revendre à prix d’or au Burundi, avant que les autorités congolaises n’interdisent ce commerce. Alors que le prix officiel d’un litre d’essence est de 4000 francs burundais, il varie entre 11000 et 17500 francs selon les quartiers.

    En Tanzanie et au Rwanda, pays voisins dont un est également enclavé, le carburant n’a jamais manqué, bien que les prix aient été ajustés selon les variations du marché international. Interrogé sur la pénurie de carburant au Burundi, le secrétaire général du CNDD-FDD n’a pas répondu à nos messages, ni sur WhatsApp, ni sur X.

    Le Burundi se distingue également par l’absence de prévisions. Alors que les autres pays constituent des stocks stratégiques pour parer à toute éventualité, le Burundi ne le fait pas.

    1. Sanctions économiques

    Une autre déclaration importante vient du Premier ministre Gervais Ndirakobuca, qui attribue la pénurie de carburant aux sanctions économiques imposées en 2015 suite aux violations des droits humains après les manifestations contre le troisième mandat de feu Pierre Nkurunziza :

    « En ce qui concerne le problème de carburant, nous vivons la situation depuis 2 ans ou plus. Qu’est-ce qui est important ici ? C’est que la situation dont nous vivons ne date pas d’aujourd’hui. C’est une conséquence des sanctions prises à notre encontre depuis 2015. »

    Le Premier ministre présentait l’état d’exécution du plan de travail et budget annuel du gouvernement pour le premier trimestre 2023-2024 devant les deux chambres du parlement réunies en congrès. Il est vrai que le Burundi dépend des aides extérieures pour ses importations, et depuis 2016, ces aides ont été coupées suite aux violations des droits humains. Cependant, ces sanctions n’expliquent pas entièrement la crise énergétique actuelle pour deux raisons principales.

    Premièrement, le Burundi a déjà traversé des périodes difficiles sans être économiquement étranglé à ce point. En 1996, malgré la guerre et l’embargo économique imposé par la sous-région après le coup d’État du major Pierre Buyoya, le pays ne manquait de rien grâce à une gestion efficace. L’économiste Faustin Ndikumana, président de l’organisation PARCEM, a déclaré :

    « Le carburant n’a pas manqué, les médicaments, les boissons de la Brarudi coulaient à flot, les devises n’ont pas manqué, aucune autorité ne venait nous demander comment on allait vivre sous l’embargo ou nous expliquer qu’il y avait la guerre ? Maintenant il n’y a pas de guerre, il n’y a pas d’embargo, comment peut-on expliquer cela ? »

    Deuxièmement, en février 2022, l’Union Européenne a levé la plupart des sanctions, suivant les États-Unis qui les avaient déjà levées en 2021. Cependant, les négociations avec l’Union Européenne se sont heurtées au refus du gouvernement burundais d’ouvrir son espace politique, retardant également le programme de stabilisation économique du FMI. Une première tranche de 62,5 millions de dollars a été versée en juillet 2023, mais la deuxième tranche de 65 millions de dollars, prévue pour novembre 2023, n’a toujours pas été débloquée.

    Selon l’économiste André Nikwigize :

    « Le Gouvernement du Burundi n’a pas respecté les termes de l’accord avec le FMI et n’a pas mis en œuvre les autres mesures convenues dans le programme, notamment l’ajustement du taux de change du Franc Burundais par rapport au dollar et la réduction du déficit budgétaire. »

    Le porte-parole de la primature, Moise Nkurunziza, n’a pas répondu à nos questions mais nous a invité à venir en discuter dans son bureau.

    Quelles sont donc les véritables raisons du manque de carburant

    En définitive, le manque de carburant au Burundi ne résulte ni d’un sabotage, ni des sanctions économiques de 2016, ni de la guerre Ukraine-Russie. Les économistes s’accordent à dire que le problème résulte d’un manque de devises et d’une mauvaise gouvernance.

    Le Burundi manque cruellement de devises pour importer des produits stratégiques comme le carburant, les médicaments et les engrais. La banque centrale, la BRB, le reconnaît implicitement. Dans son rapport de politique monétaire pour le premier trimestre 2024, présenté le 31 mai 2024, elle note que les réserves de change ne couvrent que 1,3 mois d’importation de biens et services, soit environ deux semaines selon certains experts. La norme fixée par la CEA est de 4,5 mois d’approvisionnement. Le Burundi est donc loin du compte, comme en témoigne la parité dollar/franc burundais, avec le dollar s’échangeant à 6000 francs burundais au marché parallèle début juillet 2024.

    En plus du manque de devises, une gestion calamiteuse aggrave la situation. L’économiste Ndikumana Ndikumana cite l’exemple de la construction du stade Intwari à Bujumbura, non mentionnée dans le budget de l’État :

    « Comment un stade pareil peut être construit sans qu’il soit dans la loi des finances, sans marché, sans surveillance ? Il y a un problème. »

    André Nikwigize s’interroge également sur le choix de la Regideso comme importateur de carburant :

    « Comment une société publique comme la REGIDESO, embourbée dans des difficultés financières et de gestion, pouvait être chargée d’importer le carburant ? »

    Nikwigize ajoute que la nomination de personnes incompétentes à des postes clés a eu un impact catastrophique sur la gestion des ressources publiques :

    « Cette situation a fait que l’administration fut caractérisée par la mauvaise gestion des ressources publiques et la corruption. En 2023, dans un rapport de la Banque Mondiale, les experts de cette institution faisaient état d’un manque notoire de capacités, et que plus de 70% des ressources mises à la disposition du pays par la Banque Mondiale n’étaient pas utilisées. »

    Des mesures financières non consenties par les institutions partenaires, telles que la fermeture des bureaux de change, aggravent également la situation. Au lieu de trouver des solutions, le gouvernement préfère se voiler la face. Mais empêcher les automobilistes de faire la queue aux stations d’essence ne résout pas le problème. Les citoyens se rappellent de cette réalité au quotidien, que ce soit en marchant sous le soleil accablant de Bujumbura ou en ne pouvant assister aux enterrements et fêtes familiales faute de carburant.

    Le gouvernement doit ouvrir les yeux et reconnaître que le Burundi est au bord de l’implosion, puis chercher des solutions appropriées. Faustin Ndikumana avertit :

    « Si rien ne change, nous continuerons à nous enfoncer. »

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