Alors que la crise énergétique s’aggrave au Burundi, des photos de camions-citernes présentées comme la preuve d’un ravitaillement imminent affolent les réseaux sociaux. Mais derrière cette rumeur, la réalité est tout autre : les images datent de 2022 et aucun convoi n’est annoncé officiellement.
Depuis le 27 août 2025, plusieurs images de camions-citernes circulent sur WhatsApp et divers réseaux sociaux, accompagnées de messages affirmant que ces véhicules seraient en route pour ravitailler le Burundi en carburant, en pleine crise énergétique. Très vite, ces publications ont suscité espoir et confusion au sein de la population. Mais attention : à l’heure actuelle, aucune preuve concrète ne permet de confirmer cette information.
- Une image ancienne recyclée
Grâce à l’outil Google Lens, il a été possible d’identifier l’origine des photos qui accompagne ces messages. Les images, présentées comme récentes, ont en réalité été publiées pour la première fois le 1er octobre 2022 à 17h30 par le média burundais Ikiriho. Elles ne montrent donc en aucun cas un convoi actif en 2025.
Il s’agit là d’un cas classique de désinformation par réutilisation de contenu ancien, un phénomène courant sur les réseaux sociaux en période de tension ou de crise. Les images ont simplement été extraites de leur contexte initial pour faire croire à une action gouvernementale en cours. Cette méthode est souvent utilisée pour alimenter de fausses rumeurs ou créer de faux espoirs.
- Les vraies informations passent toujours par les canaux officiels
La Société Pétrolière du Burundi (SOPEBU), organisme public chargé de l’importation et de la distribution du carburant dans le pays, n’a publié aucun communiqué concernant l’arrivée imminente ou en cours de camions-citernes. Que ce soit sur son site web, ses réseaux sociaux ou via les canaux médiatiques habituels, aucune information ne confirme cette prétendue opération logistique.
En général, lorsqu’un convoi de ravitaillement est attendu, la SOPEBU informe la population à travers des communiqués précis, détaillant les stations-service concernées, les dates de livraison, et parfois même la quantité de carburant disponible. Rien de tel n’a été observé à ce jour, à propos de ces camions. Sauf la liste des stations à ravitailler. Même aujourd’hui elle publie les listes .
Même si la SOPEBU annonce les listes des stations à ravitailler, certaines stations-service du pays restent largement à sec, avec de longues files d’attente et des scènes de tension dans plusieurs quartiers de Bujumbura et d’autres villes. Si un véritable ravitaillement était en cours, on devrait déjà observer un début de normalisation sur le terrain. Ce n’est pas le cas.
- Une crise qui favorise les rumeurs
Dans un contexte de pénurie prolongée, la population est particulièrement sensible aux moindres signes d’amélioration. Malheureusement, cette anxiété généralisée favorise la circulation de fausses informations, souvent partagées sans vérification préalable.
Les autorités ont déjà alerté à plusieurs reprises contre les dangers liés à la diffusion de rumeurs non fondées, qui peuvent créer de faux espoirs, générer des comportements imprudents ou attiser la colère publique.
Conclusion :
Les informations actuellement diffusées sur les réseaux sociaux à propos de camions en route vers le Burundi pour livrer du carburant sont fausses. Elles reposent sur dess images anciennes sortie de leur contexte et ne sont pas corroborées par les faits sur le terrain ni par les canaux officiels. En période de crise, il est essentiel de faire preuve de vigilance informationnelle et de ne relayer que ce qui peut être vérifié.
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Photo : Une des images de camions-citernes diffusée sur WhatsApp et présentée à tort comme un ravitaillement en carburant pour le Burundi en pleine crise énergétique.