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    Home » Réfugiés burundais : les propos de Révérien Ndikuriyo contredits par les faits

    Réfugiés burundais : les propos de Révérien Ndikuriyo contredits par les faits

    0
    By BURUNDI FACTS on 27 août 2025 politique
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    Le 23 août 2025, lors d’une conférence de presse consacrée à la situation nationale, le secrétaire général du CNDD-FDD, Révérien Ndikuriyo, a provoqué une vive polémique. Interpellé sur la question du rapatriement des réfugiés burundais, il a nié l’existence de véritables réfugiés issus de la crise de 2015. Selon lui, ceux qui avaient quitté le pays ne l’avaient pas fait pour des raisons de sécurité, mais pour « des intérêts personnels ». Ces propos, jugés choquants et révisionnistes, ont immédiatement suscité de fortes réactions.

    Pendant plus de deux heures, Révérien Ndikuriyo a répondu aux questions des journalistes. Sur le dossier sensible des réfugiés, il a déclaré :

    « Certains ont demandé le statut de réfugié dans l’espoir d’aller en Australie, en Norvège ou ailleurs en Europe. Aucun ne peut dire avoir fui pour des raisons de sécurité. Si tu as fui parce que tu as échoué à renverser le pouvoir, tu auras toujours un problème avec ce pouvoir. »

    À ses yeux, seuls les réfugiés des crises de 1972 et 1993 méritent d’être considérés comme tels.

    Ces propos ont profondément heurté de nombreux réfugiés, qui rappellent avoir fui pour sauver leur vie. Le pasteur Jean Bosco Kwibishatse, représentant des réfugiés burundais du camp de Mahama au Rwanda, a réagi avec fermeté :

    « Être réfugié n’est pas une sinécure. Qu’il cesse de narguer ceux qui ont tout perdu à cause du pouvoir qu’il représente. Quand il était lui-même réfugié, il a bien vu que ce n’est pas une promenade de santé. »

    Le 24 août, la coalition CDH/VICAR, regroupant des défenseurs des droits humains vivant dans les camps, a dénoncé une tentative de falsification de l’histoire. Son président, Léopold Sharangabo, écrit :

    « De tels propos ne minimisent pas seulement la gravité de la crise de 2015, ils nient également les souffrances vécues par des milliers de familles burundaises. »

    Pour rappel, la crise de 2015 est née de la candidature controversée du feu président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. Elle a entraîné l’exil de plus de 400 000 Burundais, poussés hors du pays par un climat de violences, d’arrestations arbitraires, de disparitions forcées et de crimes documentés par l’ONU.

    Marie-Louise Baricako, présidente du Mouvement Inamahoro, regroupant des femmes réfugiées, a également condamné les propos du secrétaire général du CNDD-FDD :

    « Nier l’existence des réfugiés de 2015, c’est ignorer la réalité des souffrances vécues par les Burundais depuis une décennie. Ces propos sont blessants, déshumanisants et indignes d’un responsable politique. »

    Des faits documentés qui contredisent Ndikuriyo

    Les données disponibles démentent catégoriquement les affirmations du secrétaire général du CNDD-FDD.

    Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), au 31 juillet 2025, plus de 240 000 Burundais vivent toujours en exil :

    • Tanzanie : 104 052

    • Rwanda : 50 237

    • République Démocratique du Congo : 49 296

    • Ouganda : 42 873

    • Kenya : 10 183

    À ces chiffres s’ajoutent plus de 14 000 réfugiés burundais en Zambie et au Malawi.

    Ces données officielles confirment qu’il existe bel et bien une population réfugiée burundaise issue de la crise de 2015. Plutôt que de nier cette réalité, les autorités burundaises sont appelées à créer des conditions favorables pour permettre un retour volontaire et sécurisé de leurs concitoyens.

    Une tentative d’exonérer le pouvoir ?

    Assimiler l’exil des Burundais au seul coup d’État manqué du 13 mai 2015 revient à réduire la crise à un simple conflit politique et à exonérer le pouvoir de ses responsabilités.

    Or, de nombreux réfugiés témoignent encore des violences subies lors des manifestations anti-troisième mandat : exécutions extrajudiciaires, violences sexuelles, tortures et persécutions ciblées.

    Plus de 120 dossiers de plainte pour violations des droits humains ont d’ailleurs été déposés auprès de la Cour pénale internationale (CPI) par un collectif d’avocats représentant des victimes. Ces plaintes s’ajoutent aux 60 autres dossiers introduits dès 2016 par des familles de victimes d’exécutions extrajudiciaires.

    Conclusion

    Les réfugiés burundais de 2015 existent bel et bien, et leur présence est documentée par les organisations internationales. Les propos de Révérien Ndikuriyo relèvent d’une négation des faits et d’une tentative de réécriture de l’histoire.

    Au lieu de contester cette réalité, le gouvernement burundais gagnerait à travailler à la réconciliation nationale et à mettre en place des garanties de sécurité permettant le retour volontaire et digne de ses citoyens réfugiés.

    ________________________________________________

    Photo : Le secrétaire général du CNDD-FDD, Révérien Ndikuriyo, a suscité une vive polémique en niant l’existence des réfugiés burundais issus de la crise de 2015. © DR

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