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    Home » Indépendance des médias burundais lors du double scrutin du 5 juin 2025 : entre discours officiel et réalité contestée

    Indépendance des médias burundais lors du double scrutin du 5 juin 2025 : entre discours officiel et réalité contestée

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    By BURUNDI FACTS on 4 juillet 2025 Fact-checks
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    Le Conseil National de la Communication (CNC) a vanté « l’engagement remarquable » des médias burundais durant le processus électoral du 5 juin 2025. À en croire sa présidente, Espérance Ndayizeye, cette couverture s’est déroulée dans un climat d’indépendance et de professionnalisme. Pourtant, de nombreux faits vérifiables viennent contredire cette lecture officielle. Témoignages de journalistes, critiques d’observateurs nationaux et internationaux, ainsi que dénonciations de partis politiques laissent entrevoir une autre réalité : celle d’une presse muselée et d’un espace médiatique verrouillé.

    Lors d’une conférence de presse tenue le 30 juin 2025, la présidente du CNC, Espérance Ndayizeye, a affirmé que « les médias burundais ont fait preuve d’efficacité, de professionnalisme et d’indépendance durant toute la couverture du processus électoral ». Elle a salué la synergie de plus de 60 médias nationaux, qu’elle a présentée comme un modèle de coordination respectueux du Code de bonne conduite, contribuant à la paix et à la démocratie.

    Ce que révèlent les faits : une indépendance fortement compromise

    1. Une synergie verrouillée : les journalistes privés d’autonomie

    Derrière l’image d’unité médiatique mise en avant, la « Synergie » a en réalité imposé un contrôle strict de l’information. Aucun journaliste n’était autorisé à publier des résultats partiels ni à enquêter sur les irrégularités signalées. L’article 10 du Code de bonne conduite et l’article 239 du Code électoral ont été invoqués pour justifier ces restrictions éditoriales.

    « Nous n’avons fait que relayer ce que le centre de la Synergie validait. Impossible d’enquêter ou de contredire ce qui venait de la CENI », confie anonymement un journaliste ayant participé à cette couverture.

    2. Des dénonciations de fraudes passées sous silence

    Plusieurs leaders politiques et partis d’opposition ont dénoncé de graves irrégularités lors du scrutin. Pourtant, leurs alertes ont été largement ignorées par les médias en synergie.

    • Olivier Nkurunziza, président de l’UPRONA, a déclaré : « Ce scrutin a été entaché d’irrégularités graves. Nos observateurs ont vu des bourrages d’urnes et des résultats fabriqués. Et pourtant, aucun média n’a relayé ces faits. »

    • Keffa Nibizi, leader de la coalition Burundi Bwa Bose, a qualifié l’élection de : « Mascarade électorale organisée pour offrir tous les sièges au CNDD-FDD. »

    • L’Église catholique, par la voix de Mgr Bonaventure Nahimana, a exprimé ses inquiétudes : « Des bureaux de vote ouverts avant l’heure, des observateurs empêchés d’entrer, des électeurs orientés ou contraints à voter, usage illégal de plusieurs cartes… Ces faits jettent un sérieux doute sur la transparence du scrutin. »

    Ces critiques, pourtant publiques, n’ont pas été reprises dans les canaux médiatiques supervisés par la Synergie.

    3. Des avertissements officiels contre les médias internationaux

    Radio France Internationale (RFI) et France 24, qui ont osé évoquer des irrégularités, ont reçu des avertissements du CNC. Leur tort : avoir couvert des sujets absents de la presse locale verrouillée. Un traitement révélateur du contraste entre les médias internationaux et les médias burundais durant cette période électorale.

    4. Les critiques de l’ONU totalement ignorées

    Le 26 juin 2025, le rapporteur spécial de l’ONU, Fortuné Gaétan Zongo, a dénoncé devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies :

    « Le processus électoral burundais a été marqué par de graves violations des principes démocratiques, notamment le bourrage d’urnes, des actes d’intimidation, ainsi qu’une forte restriction de l’espace civique. »

    Ces propos, pourtant publics et graves, n’ont été relayés par aucun média burundais membre de la synergie. Le rapporteur a aussi alerté sur l’état de la liberté de la presse au Burundi, évoquant un climat d’intimidation à l’égard des journalistes.

    Il a notamment cité le cas de Sandra Muhoza, journaliste burundaise emprisonnée sur la base d’accusations jugées fallacieuses par plusieurs juristes. Son incarcération a été perçue comme une tentative manifeste de museler les voix indépendantes.

    Conclusion : une indépendance de façade

    Les déclarations officielles vantant l’indépendance des médias burundais pendant le double scrutin du 5 juin 2025 ne résistent pas à l’examen des faits. En réalité :

    • Les journalistes n’avaient pas la liberté de choisir ou de traiter les sujets sensibles ;

    • Les irrégularités signalées n’ont pas été relayées par les médias burundais en synergie ;

    • Les critiques internationales ont été censurées ;

    • Le dispositif de « Synergie » a servi de vecteur de diffusion contrôlée, alignée sur la communication du pouvoir.

    Verdict : L’indépendance médiatique, censée garantir une information pluraliste, a été compromise par un encadrement politique et réglementaire strict. Loin d’avoir joué un rôle de contre-pouvoir, les médias burundais, sous surveillance, ont contribué à légitimer un processus électoral contesté.

    ________________________________________________

    Photo : Des journalistes burundais réunis dans le cadre de la synergie des médias, confinés à la Maison de la Presse à Bujumbura, le 4 juin 2025, à la veille des élections législatives et communales. © SOS Médias Burundi

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    À une époque où les fausses informations prolifèrent non seulement sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les médias traditionnels (radio, télévision, journaux) au Burundi, et où certaines personnalités publiques usent d’un discours versatile pouvant induire la population en erreur, il est du devoir de chacun de se consacrer à la vérification des faits.

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