Le 10 octobre 2024, Rosine Guillène Gatoni, porte-parole du Président de la République du Burundi, a diffusé sur X (anciennement Twitter) trois photos montrant des récoltes de maniocs et de courges. Elle y a ajouté la légende affirmant que de telles récoltes « n’existent qu’au Burundi, la terre de Dieu ». Cette affirmation a immédiatement suscité des réactions mitigées, certains saluant la richesse agricole du pays, tandis que d’autres mettaient en doute l’origine des photos.
Dans un souci de transparence et de vérification des faits, nous avons mené une enquête approfondie en utilisant les outils TinEye et Google Lens afin de vérifier la provenance des images.
Première image
- Recherche via TinEye : Aucun résultat correspondant n’a été trouvé, ce qui suggère que l’image n’est pas unique au Burundi.
- Recherche via Google Lens : L’image a été retrouvée sur une page Facebook nommée « Nicko TV », liée au Burundi, mais elle apparaît également sur d’autres sites sans connexion spécifique avec le pays.
Deuxième image
- Recherche via TinEye : 31 résultats ont été identifiés, et aucun d’eux n’est lié au Burundi. Cela montre que cette image est largement diffusée en dehors du contexte burundais.
- Recherche via Google Lens : L’image a été repérée dans plusieurs publications, y compris un collage de 2019 sur la page « The Voice of Africa », ce qui confirme qu’elle n’est pas exclusive au Burundi.
Troisième image
- Recherche via TinEye : Aucun résultat similaire trouvé.
- Recherche via Google Lens : Cette photo circule sur internet depuis au moins 2022, sans aucun lien direct avec le Burundi.
Conclusion
Les preuves sont claires : les photos partagées par Rosine Guillène Gatoni ne sont ni récentes, ni exclusives au Burundi. Elles apparaissent dans des publications et sur des sites web antérieurs, parfois non liés à la région. Il est donc faux d’affirmer que ces images témoignent exclusivement de la fertilité du sol burundais. Ces photos, bien qu’impressionnantes, n’ont pas été prises au Burundi, et leur réutilisation dans ce contexte induit en erreur.
Cette situation souligne l’importance de la vérification rigoureuse des informations partagées par des figures publiques, surtout lorsqu’il s’agit de représenter des faits relatifs à la nation.