Le Burundi fait face à des coupures d’électricité fréquentes, et certaines régions n’ont toujours pas accès au courant. Alors que le gouvernement promet de résoudre cette crise, les travaux de construction des barrages avancent lentement. Qu’en est-il réellement de ces affirmations? Nous avons vérifié les faits pour démêler le vrai du faux.
Les coupures d’électricité sont-elles récurrentes et certaines régions sont-elles non électrifiées ?
Vérification: Vrai
Dans plusieurs régions du Burundi, dont Bujumbura et Kirundo, les coupures d’électricité sont monnaie courante. À Kirundo, les propriétaires de moulins doivent même se relayer, car le réseau ne peut pas supporter plusieurs machines en fonctionnement en même temps.
Les données de la Banque Mondiale indiquent qu’en 2022, seulement 10,03 % de la population avait accès à l’électricité. Cela confirme que la majorité du pays reste privée de courant, et que les coupures sont effectivement fréquentes dans les zones électrifiées.
Le gouvernement a-t-il promis que la crise énergétique serait résolue d’ici mars 2024 ?
Vérification : Partiellement vrai
Le Directeur Général de la Regideso a bien affirmé lors d’une interview avec Radio Indundi Culture que les travaux sur plusieurs barrages permettraient de résoudre la crise énergétique d’ici mars 2024. Cependant, à ce jour, les travaux des barrages de Rusumo Falls et de Jiji-Murembwe sont toujours en cours, avec des retards dus à la pandémie de COVID-19.
Le projet du barrage de Rusumo Falls, censé être achevé en 2020, reste inachevé. Bien que le gouvernement continue de promettre une amélioration, aucun délai précis n’a été confirmé pour la finalisation de ces infrastructures clés.
La réparation une centrale thermique à Bujumbura a-t-elle été réalisée ?
Vérification: Faux
En octobre 2022, Jean Albert Manigomba, Directeur Général de la Regideso, a demandé 6 millions de francs burundais pour réparer une centrale thermique (5,5 MegaWatts) à Bujumbura. Cette réparation visait à stabiliser l’approvisionnement en électricité dans la ville. Cependant, selon les dernières informations disponibles, ces réparations n’ont toujours pas été effectuées, et aucune communication officielle ne justifie ce retard.
La libéralisation du secteur énergétique est-elle une solution viable ?
Vérification : En débat
Des organisations comme l’Observatoire de Lutte Contre la Corruption et les Malversations Économiques (OLUCOME) et la PARCEM plaident pour la libéralisation du secteur énergétique. Gabriel Rufyiri, président de l’OLUCOME, affirme que libéraliser le marché, tout en garantissant la transparence des marchés publics, permettrait de mieux répondre à la demande croissante en énergie.
Cependant, bien que cette proposition soit appuyée par plusieurs experts, aucune étude concluante n’a encore démontré que ces réformes seules seraient suffisantes pour résoudre les problèmes structurels du secteur énergétique burundais.
Conclusion
La situation énergétique au Burundi reste préoccupante. Si le gouvernement a pris des mesures pour tenter de résoudre la crise, notamment via la construction de barrages, les progrès sont lents et les promesses de délais respectés ne sont pas toujours tenues. En parallèle, les appels à la libéralisation du secteur soulèvent des débats, mais aucune réforme concrète n’a encore été mise en place pour transformer l’approvisionnement en électricité.
En résumé, les coupures d’électricité persistent, les travaux des barrages tardent à se terminer, et les solutions proposées nécessitent encore du temps pour être pleinement réalisées.